By Michel Neumayer | Published | Aucun commentaire
Dans la suite du N°170 de Dialogue “Éducation et sexualité”, ce supplément du LIEN veut introduire un chainon entre l’éducation et la sexualité : celui du corps tout entier, des cinq sens et la motricité, nourrissant la réflexions sur la dimension “politique” de notre action : positions de pouvoir, aliénation ou émancipation ?
Les mesures de confinement actuelles mettent en lumière que la distanciation dite “sociale” a généré à la fois de l’isolement social avec les multiples formes de « mise à distance” consenties et /ou imposées et le manque de contact corporel. Le port du masque, altère une bonne part de la communication, met en évidence combien celle- ci est largement non verbale, donc corporelle.
D’où vient la peur de la prise en compte du corporel chez les éducateurs ? Jalila Ben Zineb (Tunisie) évoque à ce propos les traditions socio-religieuses, parmi d’autres facteurs qui favorisent le sexisme dans les sociétés. L’école doit faire comprendre que ‘’différence’’ ne veut pas ire « inégalité ». Comment ?
Pourquoi cette peur persiste-t-elle de siècle en siècle ? N’a-t-elle pas à voir avec la peur de l’émotionnel, donc de l’irrationnel, le pulsionnel dont parle Oleg de Roberty (Russie) qui évoque la dynamique des complexes où s’emmêle l’adolescent et où nous risquons nous-même de nous perdre sans trop savoir qu’en faire pour l’aider à se construire ?
Michel Simonis (Belgique) incite à explorer des chemi- nements permettant à chacun de vivre l’émergence de l’imprévisible et de construire de nouvelles compétences pour un monde à venir incertain où de nouveaux défis vont apparaître au grand jour. En convergence avec le bien être dans son corps, il évoque la piste de l’expres- sion corporelle et artistique qui visent un réenchantement du vivre ensemble.
Se référant au théâtre d’Augusto Boal, Mélanie Noesen et Mike Richartz abordent la dimension souvent oppres- sive des pratiques éducatives et la nécessité de créer des espaces où chacun peut, avec les autres et en sécurité, vivre des expériences d’émancipation, passages obligés – à travers l’histoire personnelle de chacun – vers le changement personnel et social.
Patatra ! Voilà qu’un bête (mais malin) petit virus est venu tout mettre par terre. À moins qu’il n’aide aussi – dans un violent contraste – à prendre conscience que tout cela est vraiment essentiel et viennne nous secouer pour que, très vite, l’école, la formation et la vie culturelle puissent certes retrouver ce ré-enchantement du vivre ensemble mais aussi, de fond en comble, le reconstruire, autrement dit, établir ou rétablir ensemble quelque chose qui ait une structure.
Michel Simonis et Jalila Ben Zineb (mai 2020)
Toujours décrit, toujours décrié !
Depuis la Vénus de Cro-Magnon jusqu’à nos femen, en passant par la plantureuse Vénus de Milo et nos filiformes mannequins, le corps est au cœur de la culture humaine. Mais attention, il ne faut pas croire qu’il n’y a que celui de la femme qui compte, bien au contraire : les Grecs ont bien immortalisé leurs éphèbes, les dieux sont plus souvent hommes que femmes, et ne parlons pas des héros ! (Lire la suite)