By Michel Neumayer | Published | Aucun commentaire
Comme je l’avais écrit dans plusieurs courriers à différentes personnes du GFEN ou du LIEN ; j’ai eu l’occasion de découvrir quelques archives de collaboratrices de Janusz Korczak, dans le champ de l’éducation nouvelle en Pologne, grâce au réseau korczakien bien documenté.
(Plusieurs sites à consulter :
et sur le site du GFEN.)
Ma curiosité me conduisit à consulter les documents originaux (lettres – revues New Era / L’Ère Nouvelle…) qui sont entreposés depuis fort longtemps au Bureau International de l’Éducation (BIE) de Genève. Beaucoup de ces écrits de polonais(e)s étaient adressés à Piaget, Ferrière…
Il y avait donc des trésors qui dormaient depuis le milieu des années 20 !
Il m’a donc semblé intéressant de porter à votre connaissance les idées et pratiques d’éducation nouvelle de la Pologne d’après guerre 14-18, après la création de la Ligue Internationale de l’Éducation Nouvelle (1921). Elles sont d’une actualité brûlante. Nous en sommes les héritiers sans le savoir.
De mes lectures, j’extrais quelques idées fortes qui ont « rayonné, grâce à l’aide fraternelle » pour reprendre la pensée de Piaget à l’égard d’Helena Radlinska (présidente de la Section Polonaise de la Ligue Internationale de l’Éducation Nouvelle).
Dans un pays comme la Pologne, qui reconstruisait son indépendance et son unité nationale ; les pionnières se sont appropriées les idées de ceux et celles qui les ont précédés dans le champ de l’Éducation Nouvelle.
Des priorités et axes se dégagent :
où les élèves sont organisés en républiques d’enfants (« self government ») gérées de manière démocratique en tous domaines comme la gestion de la bibliothèque, l’édition de revues/journaux, les achats de livres et de matériels, la gestion des repas, les liens avec les familles, le parlement et tribunal d’enfants (cf. Korczak).
Selon des membres du BIE en visite en Pologne durant les années 30, ce pays semble être au tout premier rang en matière de coopération scolaire et self-government, car « la pédagogie pratique doit résoudre les problèmes nouveaux ».
Des richesses enfouies comme celles que je viens de découvrir, nous en avons aussi !
Sur le plan éthique et social, l’école doit veiller à l’entraide financière des élèves en cas de difficultés. On voit aussi, que les enfants sont reconnus comme sujets de droits. Cette vision où ils sont acteurs de leur éducation est bien celle de Janusz Korczak qui inspira grandement des personnes comme Helena Radlinska, Maria Grzegorszewska, Maria Falska… et dont le travail et les lettres sont conservées au BIE.
Dans cette période de crise et sans perspectives, il y a urgence à les faire sortir de l’oubli pour en dégager les enjeux communs. Sachez que je ne manquerai de me battre avec mes ami(e)s polonaises pour que cela devienne une mémoire et des combats partagés.
Cela fait partie de notre Histoire depuis 1921 et ne doit pas rester lettre morte.
Colette Charlet. (France)
N.B. Pour l’instant, je n’ai enregistré que quelques documents. Il y a des problèmes de droits, mais je pense qu’avec la négociation entre différentes organisations et le BIE qui dépend de l’Unesco, nous parviendrons à produire des publications. On disait souvent que L’Ére Nouvelle touchaient des publics francophones ou anglophones (New Era . Les pays hispanophones avaient aussi leurs publications qui se déclinaient en Nueva Era de même que dans d’autres pays comme ceux de l’Est.