By Michel Neumayer | Published | Aucun commentaire
Le GFEN Provence y intervient le samedi après-midi.
Entrée libre sur inscription obligatoire auprès d’ACT : Par téléphone au 04 91 63 59 88 ou en ligne via ce formulaire
Depuis quelques mois, un collectif composé d’enseignant.e.s, d’acteurs.rices associatifs.ves, d’artistes, de chercheur.e.s et de militant.e.s des quartiers populaires se réunit sur Marseille pour comprendre les enjeux du problème du racisme et des discriminations à l’école. Mais aussi pour agir sur les frontières existantes, qui entretiennent et organisent ces problèmes : dans la structure de l’école qui oppose de manière souvent rigide un dedans et un dehors ; dans les hiérarchies et les ségrégations internes à un système scolaire foncièrement inégalitaire ; et aussi entre les divers « mondes » et acteurs.rices intéressé.e.s à ces questions : les professionnel.le.s de l’éducation, les publics de l’école, les militant.e.s, les chercheur.e.s, les citoyen.ne.s…
Les mobilisations sociales sur la discrimination et la ségrégation à l’école – notamment raciales, mais aussi de classe, de genre… – représentent un défi face à la fois à l’ampleur du problème, au déni et aux résistances considérables de l’institution, et parfois à la violence des pratiques. La violence symbolique est d’autant accrue que l’institution se présente plus que jamais comme un vecteur des « valeurs de la République » tout en bafouant régulièrement les principes élémentaires d’égalité et de liberté, et les enjeux de démocratie. Cette violence est redoublée lorsque la cause des difficultés de l’éducation est systématiquement attribuée aux publics de l’école – élèves et parents -, plutôt que comprise au regard de l’ordre scolaire, et des logiques de domination qui le structurent et s’y reproduisent. Comment lutter face à cette violence ? Quelles alliances construire pour cela ?
Cette initiative collective locale, qui rencontre le projet LiLar (« Luttes de l’immigration, Luttes antiracistes »), trouve un écho particulier en cette période électorale, qui légitime et encourage la démagogie raciste. Cela rend plus visible et crucial l’impératif de construire ensemble des analyses, des résistances, et des stratégies collectives de lutte face à l’essentialisation et la discrimination, face aussi à la fausse alternative entre affrontement et ségrégation.
Ces journées de travail seront l’occasion de mettre en commun et discuter les expériences, de confronter des savoirs théoriques, pratiques et/ou tactiques produits dans différents contextes et à partir de différents points de vue : mobilisations professionnelles, militantes et syndicales, actions culturelles et création artistique, éducation populaire et expérimentations pédagogiques, recherche critique et sociologie publique, etc.
Programme complet à télécharger ici
18h-20h :
Comment construire du débat autour de la question des discriminations dans et autour de l’école ?
Modératrice : Rachida Brahim, doctorante au Laboratoire Méditérannéen de Sociologie Aix-Marseille Université
Avec :
La politisation des luttes des quartiers populaires : quels enjeux pour l’école ?
Croisement des luttes en contexte d’éducation prioritaire
Discriminations vécues, discriminations tues
2004-1016, la mise en oeuvre d’une discipline laïque à l’école : que contrôle la loi sur le port des signes religieux ?
20h -21h30 : Apéritif dinatoire et musical avec le groupe Nuit Metis
9h : Accueil Café
9h30-9h45 :
Paroles de lycéen.ne.s de ZEP
Projection des films du collectif 360° et même plus réalisés par les élèves du lycée Victor-Hugo et Saint-Exupéry (Marseille)
ZEP Attitude (Lycée Victor Hugo – 2009 – 10’)
9h45-11h30 :
Comment construire des alliances dans et autour de l’école ?
Modératrice : Leila Yahiaoui Tadros, militante associative Mémoires vivantes
Avec :
L’éducation populaire au carrefour des tensions discriminatoires : quelles alternatives ?
Pluralité des luttes, quels espaces communs ?
L’école et la discrimination : attribuer le problème ou construire des alliances ?
11h45-13h :
Paroles de lycéen.ne.s de ZEP
Série 2 : Films réalisés par les lycées du Lycée Victor-Hugo et Saint Exupéry (Marseille) :
L’habit ne fait pas la femme (Lycée Victor Hugo – 2009 – 4’27)
Avec :
La Cité (Lycée Saint-Exupéry – 2014 – 11’)
Des piques au roi de coeur (Lycée Victor-Hugo-2012-07’27)
13h-14h : Pause déjeuner sur place
Modératrice : Nora Mekmouche, auteure, animatrice d’ateliers d’écritures et Editrice cris écrits
Avec :
Etre racialisé. En quoi la reconnaissance du racisme est-elle un piège ?
Une pédagogie des questions chaudes est-elle possible ? À quel prix ?
Mettre en lumière la mémoire des luttes : quels enjeux
16h30-17h : Pause
17h-18h : Quelles perspectives d’actions et de réflexions
18h : Textes et chants de l’association ALAFOU en clôture de la journée
/// Les Ateliers itinérants LILAR Plusieurs mouvements et collectifs de l’immigration et/ou antiracistes ont participé, en septembre 2015, à un colloque intitulé « Luttes de l’immigration, luttes antiracistes » (LiLar), à l’Université Paris Diderot. L’objectif principal de cette rencontre, réunissant 400 personnes de toute la France et au-delà, était de favoriser les échanges entre militant.e.s et chercheur.e.s impliqué.e.s dans des luttes, au sens large. A la suite de cette rencontre, le comité d’organisation a décidé de mettre en place des « Ateliers itinérants LiLar » en 2016-2017, répondant à une envie de dialoguer avec des dynamiques locales et de permettre la rencontre entre militant.e.s et chercheur.e.s de/dans différentes régions, pour poursuivre à d’autres échelles la dynamique initiée. L’un de ces ateliers a eu lieu à Montreuil le 6 décembre 2016, un autre aura lieu à Rennes le 18 mars 2017. Les 24-25 mars 2017, ce sera le tour de Marseille. L’objectif de ces ateliers LiLar est de faire circuler des savoirs, de transmettre des histoires et de visibiliser des luttes en organisant des espaces de travail décentralisés autour de questions communes. La parole militante et citoyenne y aura autant de place que la parole universitaire, tandis que seront prévus des temps de débat collectif, y compris autour d’un repas et d’un verre.
-24 mars 2017-