By Michel Neumayer | Published | Aucun commentaire
Les animateurs des ateliers avaient reçu la mission de faire vivre leur atelier et de l’analyser sur le plan de sa création : dans quel contexte était-il né ? pour quels enjeux? pour quels défis à relever?
Ces intitulés permettaient aux participants de choisir chacun deux ateliers.
Premier atelier des Rencontres animé pour tous les participants : Donnons-nous des nouvelles du monde… de l’Éducation nouvelle.]
Un atelier mené en plusieurs sous-groupes sur un canevas d’Odette et Michel Neumayer.
Les pistes de l’atelier
A 1. Entre-tenir le désir d’apprendre
Animation : Noëlle De Smet, et Alain Desmarets, CGé, Equipe Pédagogie Institutionnelle.
Les membres des groupes où l’on apprend et leurs garants, ont en commun des lieux, des temps.
Au moins cela. Les objectifs, les tâches, les valeurs, les visées, eux, peuvent être communs et/ou le devenir. Pas tout seuls, pas de soi, pas seulement par décision et discours, idéologique ou autre, aussi forts soient-ils. Plutôt par élaboration coopérative.
Pourquoi, comment la vigilance aux places, aux responsabilités, aux prises de décisions, aux dispositifs qui les «accueillent», aux processus autant qu’aux produits ?
Nous tirerons ces fils (et d’autres) de la pédagogie institutionnelle à partir de récits de pratiques.
A 2. La place publique, comment la lire, comment l’agir
Animation : Célia Charbaut (Belgique).
Cet atelier propose de mûrir une perception de l’espace public «place», créer et pratiquer des outils d’analyse et faire entrevoir le champ des possibles par le biais de la créativité.
A 3. «Qui vole un oeuf vole un boeuf…»
Animation : Melanie Noesen, Denis Scuto (GLEN).
A la découverte d’un procès de sorcellerie de 1587 avec l’aide de techniques du «théâtre des opprimés» d’Augusto Boal. Dans cette démarche, nous questionnerons les clichés/idées reçues concernant les procès de sorcellerie (16e-17e siècle) grâce aux regestes d’un procès conservé dans les archives des seigneurs de Bourscheid (Duché de Luxembourg): genre de procès, victimes, causes des persécutions. Le théâtre-image et le théâtre-forum d’Augusto Boal permettront à la fois de s’engager dans une analyse critique historique et de faire le lien avec le présent.
A 4. Démarches mathématiques : comment les rendre émancipatrices?
Animation : Philippe Eenens (Mexique).
Pourquoi les maths c’est si difficile? Souvent on reste bloqué sur le chemin de l’apprentissage parce qu’on est emprisonné dans des perceptions mentales et affectives qui nous maintiennent dans l’impression de fatalité, dans la soumission et dans la conviction d’être inférieur-e.
Nous prendrons un exemple tout simple d’erreur fréquente, symptôme d’une difficulté conceptuelle. À partir de matériel inédit, nous chercherons à créer une démarche significative. Dans la bonne humeur, nous vivrons l’expérience de découvrir du neuf, d’hésiter et de nous tromper.
Nos trouvailles, nous les confronterons avec une série de perceptions « emprisonnantes », jusqu’à réussir à en faire une démarche émancipatrice. Chemin faisant, nous définirons ce qui, pour nous, caractérise une démarche émancipatrice en math.
Nous alternerons travail en petits groupes et échanges entre tous.
A 5. Pierre de Rosette polyglotte
Animation : Joëlle Cordesse (GFEN 66, labo Babel, Crealpha).
Comment la situation de traduction d’une langue inconnue dans une autre langue inconnue et en contexte plurilingue fait émerger des comportements de groupe polyglotte et de chercheurs en grammaire, l’un étant lié à l’autre.
Comment, par conséquent, des situations de recherche et de création dans des langues inconnues nous apprennent ces langues et aiguisent le regard sur les langues/la langue en général, produisant ainsi le sens des langues, de l’orthographe et de la grammaire qui font les réussites auto-didactes.
A 6. L’invention et la création dans le quotidien
Animation : Monique Crampon (GFEN. Institut Henri Wallon).
Les savoirs ordinaires de notre vie quotidienne ne sont pas des «sous-savoirs». Michel de Certeau, dans son ouvrage «L’invention du quotidien» a mis l’accent sur les capacités de détournement, de braconnage, de bricolage, qui forment le caractère particulier de la culture dite «ordinaire». Cet aspect spécifique se traduit par une dimension pragmatique des savoirs qui inscrit l’utilité dans une poétique de la vie.
C’est l’analyse de cette spécificité qui fera l’objet de la démarche avec une grande partie consacrée aux exemples concrets. Cette spécificité tourne autour d’un «gai» savoir, qui bien que non entièrement transmissible (et nous analyserons pourquoi), s’affirme comme une liberté.
A 7. Atelier d’écriture
Animation : Michel Ducom (GFEN-Secteur Ecriture et poésie).
Le langage et l’écriture pour penser, se construire – à tout âge – se perdre et se retrouver sur les sentiers de la poésie et de l’émancipation.
Un atelier “jeu théâtral” pour tous, en soirée.
Culture en miroir ou re-présentations des images des autres.
Animation : Véronique Anelli et Mélanie Noesen
Identification des stéréotypes et préjugés concernant nos groupes d’appartenance professionnelle, de genre, d’origine nationale.
Lire le descriptif et son analyse
B 2. Comment réussir la pratique de l’éducation nouvelle dans un système traditionnel.
Animation : Ovilmar Lorson et Esdras Derisma (Ecole normale de Liancourt- Haïti).
Dans les systèmes éducatifs où les pratiques pédagogiques traditionnelles prennent le dessus, on fait généralement l’usage abusif de la violence, la répétition mécanique, l’égoïsme, etc. Ces pratiques sont en opposition avec la créativité, la construction de la paix, la démocratie, l’esprit communautaire, etc. Pourtant, étant ancré dans cette tradition, le renoncement se révèle très souvent difficile mais pas impossible. En raison des problèmes que pause cette pratique pédagogique, à l’unanimité on souhaite l’améliorer pour un nouveau monde. Mais comment réussir à faire accepter cette nouvelle approche et participer à son succès ?
Des travaux en atelier (expériences vécues) et la mise en commun des résultats nous permettront de tirer des conclusions.
B 3. Vivre la planète
Animation : Odette Bassis et Michel Huber.
But: Partir du réel, du présent de notre planète pour identifier des leviers de transformation.
Alors, devenir citoyen du monde ? Comment est-ce possible ? A partir de nos représentations, des états de réalité de la planète, des visions du monde qui s’affirment et des stratégies pour le futur qui sont envisagées, quelles actions, quels leviers de transformation imaginer, rêver….les pieds sur terre et la tête dans les étoiles !
B 4. Au sujet de l’autorité des savoirs que l’on transmet
Animation : Étienne Haché (Campus Saint-Jean, université de l’Alberta, Canada).
L’objectif visé par cette intervention, est de montrer qu’il y a dans les savoirs que les élèves s’approprient en vue de leur autonomie un principe d’autorité. Or, comment, dans un contexte pluraliste comme le nôtre, articuler la notion d’autorité, comprise ici comme véhicule du sens, et qui est le propre de celui qui transmet, et celle de liberté, laquelle est pour sa part la caractéristique de tout nouveau venu. En d’autres termes, comment poser une exigence morale aux cotés de réalités, d’identités, de pratiques, d’expressions, de manières de vivre et de voir dont les déploiements, tout en étant relatifs, doivent pourtant être pris en compte dans le cadre d’un projet éducatif digne de ce nom ? À vrai dire, cette question, l’une parmi tant d’autres qui taraude en permanence le métier d’enseignant et de pédagogue, relève du domaine de la philosophie (ou de l’histoire, ou encore des fondements) de l’éducation ; un secteur malheureusement trop souvent relégué au second plan mais qui possède encore toute son importance dans le cadre d’une réflexion approfondie sur le développement de la personne et sa capacité politique du jugement au sein d’un espace public commun, réactualisé et éthiquement.
B 5. « Un maximum d’intensité en un minimum de moyens »
Animation : Pascale Hilhorst, Christel Nix et Clément Héroufosse (Association Atelier d’Ecriture Intergénérationnel (AEI) de Verviers- Belgique).
AEI : Notre pari c’est l’intergénérationnel comme moyen pour une réelle mixité sociale, économique et culturelle.
Passer par différents codes d’expression permet d’augmenter notre champ d’exploration, d’expérimenter d’autres points de vue.
Il s’agira dans cet atelier de pratiquer l’art plastique en croisement avec des moments d’écriture.
Pas besoin d’être expert en peinture, dessin ou écriture…
Il s’agira d’explorer, de s’enrichir de découvertes mutuelles et de points de vue différents pour revoir notre rapport à l’autre et au monde, en résonance avec le thème proposé dans cette rencontre du LIEN 2009 : Quelle est notre responsabilité dans la société et qu’en est-il de l’impact de la création solidaire et émancipatrice ?
En compagnie de Joan Miro, nous chercherons à développer l’idée que la force réside dans un minimum de moyens.
Sans doute il en faut de la force et de l’intense lucidité, pour résister au tumulte quotidien, à l’impact médiatique, à l’invitation de la consommation, à la réaction passive… et pourtant, si un simple trait dans un petit battement au centre d’une grande toile bleue réussit à toucher le passant pris dans ses préoccupations, alors nous aurons à gagner en création solidaire et émancipatrice dans cet atelier.
B 6. Le moteur pop-pop
Animation : Jean-Louis cordonnier (GFEN).
Souvent, les programmes, les résultats bien établis, l’histoire de la science déjà faite… bref, on fait de la redécouverte, c’est-à-dire pas tout à fait de la recherche. Dans cette démarche d’investigation, l’animateur ignorant ne connaît pas la solution. On devra donc faire proliférer les hypothèses et les confronter au réel. Toutes les pensées divergentes et les bricolages ingénieux seront les bienvenus.
Cette recherche porte sur le moteur pop-pop, un moteur à eau et à bougie qui équipe un petit bateau-jouet qui se propulse par un mécanisme mystérieux.
B 7. La poésie même du chaos-monde
Animation : Odette et Michel Neumayer, GFEN-Provence.
Un atelier dans les parages du poète martiniquais Édouard Glissant.
Comment restituer au monde sa complexité et à la pensée, son inévitable contingence ?
Et si écrire signifiait se donner le temps de laisser émerger des fenêtres d’ordre dans le «chaos-monde» ?
La mise en relation et le réseau par le biais d’une écriture voyageuse, créatrice de liens.
Les Arts plastiques méritent-ils le détour ?
Atelier « Morin
Cet atelier a été mené en 7 sous-groupes. Un par chapitre. Nous en donnons 3 comptes-rendus.
Le livre d’Edgar Morin est téléchargeable sur le site de l’Unesco.