By Stéphanie Fouquet | Published | Aucun commentaire
Appel à textes
Parce que la nuit les étoiles brûlent de douleur dans les ciels des génocides, nous, éducatrices et éducateurs de l’Education Nouvelle, nous écrivons aujourd’hui. Nous écrivons parce que notre cri, jusque-là atone, étouffé par trop de peurs, d’hésitations, de prudence, de souffrances et d’indignations muettes, ose enfin se libérer. Pour dire NON avec force. En nommant l’indicible, l’inentendable, l’insoutenable.
Non a la destruction, l’effacement de peuples.
Non au silence qui est la condition essentielle qui rend possible ces situations.
Non à notre propre silence forcément complice.
Non à nos envies de détourner le regard.
Non à ces situations qui font payer un tribut incommensurable à la société civile, et en particulier aux enfants, tués, blessés, en proie à une famine déclarée.
Nous invitons tous les éducateurs et éducatrices à oser se joindre à ce cri des peuples du monde, ces voix de
conscience appelant les gouvernements et acteurs internationaux à tout mette en œuvre pour faire cesser ces
massacres, ces crimes qui se déroulent sous nos yeux .
Que notre immense peine face à ce qui se passe aujourd’hui à Gaza, en Haïti, au Liban…, ne soit pas qu’un cri esseulé. Tenter de comprendre l’autre, y compris dans son opacité, nous grandit ensemble. C’est un long chemin, fait de creux et de bosses. Notre « Non aux génocides » peut-il, de montagne en montagne, traverser le monde ? Ce qui se passe nous intime de construire ensemble un autre rapport « à l’autre » aux autres, dont le cœur est la notion de « vie juste » dans un monde juste.
Il est possible de contribuer à ce fleuve de poèmes qui rejoint ceux qui œuvrent pour la paix. Nos mots se déclinent les langues se parlent, nous avons tous notre mot à dire :
Cris étranges, profonds, obstinés, ininterrompus moins que la parole, plus que le tonnerre.
Cris puissants qui écrivent sans encre, qui témoignent et nomment sans voix.
Cris qui préservent la mémoire des opprimés sans archives,
qui font frémir l’univers pour appeler justice et solidarité.
Cris qui illuminent les ruelles obscures de l’impuissance.
Avec la torche de nos cris, c’est l’aube que nous attendons.
Stop!!! Basta!!! Yekfi!!!…
Bâtissons des ponts dans un monde qui érige des murs,
les ponts s’élèvent alors que les murs s’effondrent.
Choisissons la paix plutôt que la vengeance.
Ensemble, transformons le conflit en harmonie.
Non et non aux armes qui détruisent,
Oui oui oui aux mots qui construisent !!!
Mounira (Tunisie)
Trouvons la force d’inventer dans le champ de la culture de paix
Au milieu du silence, faisons entendre notre voix
Ecrire de ce temps qui nie le rôle des morts
Faisons entendre nos chagrins au milieu du silence
Grondement de la mémoire en appelant à la fraternité entre les peuples
Colette (France)
Brisons le silence
Briser le carcan du silence
Pour qu’au travers des craquelures
Mon cri me réveille
Le cri qui hurle n’interdit pas le mot
« INDIGNEZ-VOUS »
Comme le recommandait un Vieux Monsieur
Corédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Sauver des vies commence par un cri qui résonne mondialement.
Alors hurlons et rompons ce mur d’indifférence.
Le cri trouve sa racine dans l’injustice, les atrocités, la peur, la faim, le malheur et le moment où la mort
devient préférable à la survie quand la survie devient synonyme de handicap à vie.
Heger (Tunisie)
Nous entendrons-nous un jour sous les décombres ?
Je crie : non aux bombes qui pulvérisent des vies innocentes, non à la fumée qui empoisonne nos
consciences. Ils ont faim ! Des enfants meurent de soif et de faim, tandis que nous gardons le silence.
Tous ces visages marqués par la peur, ces mains levées vers un ciel muet, portent la cicatrice d’un génocide
que l’on refuse de nommer. Les bombardements pleuvent, implacables, et la famine est l’arme qui tue à petit
feu. Comment supporter cet enfer sans réagir ?
Catherine (France)
Quand les étoiles brûlent de douleur avec nous
Quand les montagnes hurlent au vent la terreur des oliviers
Quand chaque vertèbre transperce la peau des affamés
Quand les marchés des armes effacent la paix
Nous crions pour Gaza : Plus jamais ça !
Nous le crions encore et encore
Parce que dans ce cri se terre tous les enfants à naître qui devront subir l’horreur d’aujourd’hui.
Voici notre cri.
Et nous l’amarrons à la racine de tout ce qui fait humanité dans chaque être humain
Car tous, un jour, nous avons été un enfant.
Pascale (Belgique)
Dire NON c’est résister.
Résister, donner à voir ce qui dure et endure de notre humanité face à l’horreur. La force charnelle des
ombres que sont devenus les habitants de Gaza. Le courage d’une terre que l’on dessouche à coups de
bombes. Le chant des enfants, loin de toute rengaine fataliste, jusqu’à leur dernier souffle. L’immense voix de
ceux qui, de par le monde, hurlent un refus, s’arrachant la poitrine avec leur cri de tripes. NON A LA
GUERRE, à la folie furieuse et assassine. Nos enfants ont le droit de grandir.
Patricia (France)
Plus jamais ça ! Vraiment ? Quel en est le sens aujourd’hui ? Plus jamais ça, et pourtant nous entendons le
rugissement de l’abime qui s’ouvre encore et encore sous nos pieds. Hurlons non! à la destruction, à
l’effacement d’un peuple. Chaque minute de silence est une goutte de sang versée, comment expliquer notre
impuissance, notre désespérance à pouvoir enrayer cette folie ? ? Nous voulons agir, parler, témoigner,
porter sur nos épaules cette responsabilité historique. Plus jamais ça! La honte qui a répandu des regrets et
des silences lourds et putrides sur les générations passées, saurons-nous les assumer face à vous, les enfants
de demain ? Les valeurs que nous portons, qui nous rassemblent, qui font de nous des éducateurs, passeurs
d’une culture de paix ; des piliers solides ? Vont-ils y croire, nous donner la main confiant en l’Avenir ?
Résister, oser dire non pour ceux qui sont partis , graver leurs noms et rester des piliers torturés, entaillés
mais dressés et porteurs d’Histoire de Paix.
Claire (Suisse)
Crie ton sel contre l’agonie de la Palestine
Donne ton sel, si ce n’est pas ton sel, donne à voir la qualité de ce peuple,
son courage, son inventivité, sa dignité.
Crie haut et fort ton sel pour qu’il ne soit pas silence et tombe dans l’oubli.
Donne à voir en sirène, en chienne, en reine, la destruction, l’effacement d’un peuple
Crie ton sel jusqu’au brame à l’appel général de la rébellion contre la propagande des colonisateurs !!!
AGIR contre ses horreurs.
Rosine (France)
La nuit s’embrase, déchirée par le feu et le fracas.
Et de ces ténèbres surgissent nos cris, jaillissant des profondeurs de l’âme,
comme l’appel désespéré d’un naufragé en quête d’une rive, d’une main, d’un souffle d’espérance.
Ces cris, pas seulement des plaintes, portent la mémoire des disparus, se dressent contre l’inhumain, cherchent à briser les chaines du silence et de l’indifférence étouffants.
Dans l’obscurité qui s’épaissit, nos voix se rassemblent, se heurtent, s’élancent, s’unissent,
jusqu’à devenir l’écho puissant d’un peuple englouti.
Dans la nuit embrasée, nous apprenons que crier ensemble,
c’est déjà résister, c’est déjà bâtir l’aube
Mounira (Tunisie)
Nos voix expriment l’âme de l’univers,
mais quand allons-nous nous unir pour faire taire celle que le monstre exprime
Un cri pour me réveiller
Pour réveiller celles et ceux qui dorment
Avant que la Palestine ne soit complètement effacée
Les enfants nous demandent
Pourquoi crions-nous aussi silencieusement ?
Hélène (France)
Au milieu du silence
Faisons entendre la voix des morts
Dont on nie l’Histoire
Sur le chemin de la justice
Appelons-en à la fraternité entre les peuples
Réveillons la poésie
Apprenons à nous apprivoiser
Pour que nos enfants sachent construire des œuvres de paix
Tissent les voiles de nos libertés à vivre ensemble
Laissent traces de leurs espoirs
Se souviennent des mots visionnaires clamant le bonheur
Découvrons ce qui se passe dans l’âme de nos frères humains
Être toujours prêt à cueillir les étoiles de la dignité
Percevoir le chant nouveau qui défendra nos droits
Alors, nous ne serons plus des étrangers
Trouverons enfin place
Faisant lever la brume
Pour apercevoir la lumière de nos rêves.
Colette (France)
Non, et Non et Non,
Ne cessons pas de dire Non
Non à la guerre, Non au silence, Non à la violence, Non à la peur!
Nous, éducateurs EN
Brisons ce silence complice
Élevons nos voix pour nos valeurs
De notre cri, de notre NON, naitra l’aube !
Ghoussoune (Liban)
Qaund on entend le bourdonnement des adieux , c’est la haine.
Rien en se construit sur l’humiliation.
Quand notre propre silence nous rend forcément complice, reste le cri,
cri que rien d’autre ne peut apaiser,
cri des profondeurs qui vient réveiller les solitudes.
Se lever matin, pour continuer à défendre la paix, et toujours la paix.
Ceux qui n’y voient que mensonge pourront un jour comprendre ce cri
qui est moins que la parole, plus que le tonnerre.
Si nous ne le faisons pas maintenant, oserons-nous nous nommer encore « éducateurs ».
Stéphanie (France)
Silence
On n’entend rien.
On n’entend rien des cris de Gaza.
On entend rien des hurlements des mères, des pères des enfants des bébés.
On n’entend rien des cris des enfants qu’on affame ;
On n’entend rien du fracas des bombes qui éclatent et tuent des personnes de plusieurs générations d’une
même famille.
On n’entend rien du vacarme des bulldozers qui ensuite rasent tout, décombres et champs d’olivier pour
détruire jusqu’à cette Terre de Gaza ;
ensevelissant les morts pèle-mêle dans leur Terre, cette Terre pour laquelle ils se seront battus debout
jusqu’au bout.
On n’entend rien de tout ce vacarme : les journalistes sont bâillonnés, assassinés.
On n’entend rien : les médias de nos pays occidentaux relayent la propagande israélienne d’une guerre propre
et morale.
Ce n’est pas une guerre : c’est un génocide ! C’est l’humanité qu’on assassine !
On n’entend rien : nos gouvernements laissent leur soutien inconditionnel à Israël prendre le pas sur notre
humanité.
Silence
On ne voit rien.
On ne voit rien de toutes ces horreurs !
À Gaza, même l’espoir n’est plus permis.
À Gaza ; plus de vie, que de la survie, le seul avenir est celui du jour d’après :
savoir s’ils mangeront demain, s’ils pourront boire, savoir s’ils trouveront sous les décombres les corps de
leurs proches.
À Gaza, la moitié de la population a moins de 18 ans.
À Gaza, une personne tuée sur trois est un enfant.
À Gaza 160 enfants meurent tous les jours.
À Gaza il y a un déchaînement de violence et une brutalité sans nom, dont nous ne voyons rien : Israël ne
veut pas de témoins.
De cette horreur, images et récits de vie nous parviennent grâce aux journalistes palestiniens : Israël les
assassine en priorité.
Ce n’est pas une guerre : c’est un génocide ! C’est l’humanité qu’on assassine !
On ne voit rien, on n’entend rien : nos gouvernements laissent l’impunité d’Israël prendre le pas sur notre
humanité.
Nous sommes complices.
Nous ne nous en remettrons pas.
Catherine (France)
No to bad governments
No to child suffering
No to hunger
No to bad constitutions
No to bad parliaments
No to selfish interests.
No to men and women suffering
No bloodshed
No to premature death
No to child militarization
No to human death.
war is not for Haiti or Gaza alone its for the whole world and the world has gone silent but we must shout for
the world to hear and start adding their voices.
John (Kenya)
صراخ
صراخ نداء
نداء استغاثة نالاقرباء
كما الاصدقاء
نداء من تبتر يداھ
من غير مسكن (anesthésiant ) للالم
او دواء
نداء فم كان ملجما
بالحديد
بالنار …
وما من شفاء …
غزةتستحث
Heger (Tunisie)
Comment expliquer à nos enfants que ce sont les hommes qui détruisent le monde.
Quel genre de personne dirons-nous qu’ils étaient ?
Quel monde dirons-nous qu’ils voulaient ?
Joël (Haïti)